hommage aux naufragés de Calais
Être là , être ensemble pour rendre hommage à ces 27 personnes qui ont perdues la vie alors qu’elles étaient à la recherche d’une vie meilleure…

 

Être ensemble pour partager humblement ces mots , pour que ne s’éteignent pas les lumières de la solidarité et de la fraternité.

Je n’ai pas vu tes mains

Ni ton étreinte

Ni même tes yeux embués

Lorsque je m’en allais

Ô ma patrie !

Aucune terre n’a l’air de me connaître

Aucune rue n’a l’air de m’attirer

Au combien étrangère

Au combien seule

Mais je crains ce vacarme

Mais où mènent ces rues

Ces bras ballants

Ces fleurs

Rouge

Blanche

Jaune

Ces sourires

Ces êtres

Enfin

Comment finiront ces jours

Et la nuit, le cauchemar de quel récit l’emportera?

Ma patrie !

Ici, le crépuscule arrive après mon éveil

Dis moi !

Demain de quelle fenêtre

Avec quelle langue

De quelle partie de ma malle

Je te parlerai !?

Poète:Mahvash Shafiei

Traduire:Farshid SHAHSAVARI

با من کمی برقص ای سرود آزادی

که در میدان سرم

روزهای ملتهبی

طلوع کرده است

زمین

از دهنم بیرون می ریزد

آدمها را به شکل های نا معینی

شبیه ما آدم ها

ما چقدر می توانیم بهم شبیه باشی!؟

کلاهمان را که برداریم؛

خاک ها

از سرمان  می ریزند

ما، از سر هم می افتیم

در مترو های شلوغتری، بهم فکر می کنیم

به اینکه هر کدام پرچمی هستیم

که دلمان سر زمینهای

دیگری می خواهد

بیا بجنگیم!

دستمان را روی زخم های هم بگذاریم

سرمان را عوض کنیم

ما، که فرقی نمی کنیم!

کسی چه میداند چگونه خواهیم مرد

برای هم

با من کمی برقص ای سرود ازادی

که در میدان سرم

روزهای ملتهبی طلوع کرده است

داغم،

داغ تر

بر من بتاب

که نبودنت پرچم سفیدیست

روی سرم

تو از خودت بالا میروی؛

من به تو آویزان

می افتم

مهوش_شفیعی#

hommage Bailleul naufragés de calais novembre 2021

« Qu’avons-nous fait de nos frères ? »

Une fois encore des enfants, des femmes et des hommes, qui ont tout quitté à la recherche d’un monde meilleur, ont été broyés par la mer. Comment ne pas pleurer ? Comment ne pas avoir le cœur brisé ? Comment ne pas nous révolter ?
Cela fait plus de 336 personnes décédées à la frontière franco-britannique depuis 1999, dont 36 en 2021.

Mortes cachées dans la remorque d’un camion.
– Mortes électrocutées par un caténaire du site d’Eurotunnel.
– Mortes noyées dans la Manche.
– Mortes renversées sur l’autoroute.
– Mortes des conditions de vie trop dures.
– Mortes d’insuffisance de prise en charge médicale.
– Mortes des suites d’une intervention des forces de l’ordre.

Ces décès sont les résultats de politiques migratoires mortifères. Ce sont les conséquences directes de la militarisation accrue de la frontière et de la lutte acharnée contre la présence des personnes exilées sur le littoral français. Cette frontière tue.

Nous voulons redire notre présence et notre disponibilité à l’accueil et au soutien de ces enfants, de ces femmes et de ces hommes.
L’Europe a les instruments pour mettre la dignité humaine au centre du débat et donner les moyens de cette solidarité internationale.
Restons solidaires et engagés pour la dignité des êtres humains.

Anne-Marie Defrance

نه دستهایت را دیدم

نه آغوشت

نه چشمان  پر از اشکی

وقتی چمدانم را می بستم

سرزمین من !

هیچ خاکی با ریشه ام آشنایی نمی دهد

هیچ خیابانی به سوی من کشیده نمی‌شود

چقدر غریبانه

چقدر تنها

می ترسم از این شلوغی

این خیابان‌ها به کجا می روند

این دست های آویزان

این گل های

سرخ

سفید

زرد

این لبخند ها

این آدم ها

اصلا

این روزها چگونه تمام خواهد شد؟!

و شب کابوس های کدام قصه مرا می برند

سر زمین من !

اینجا زودتر از سپیده دم در من بیداریست

به من بگو

فردا از کدام پنجره

با کدام زبان

از کدام قسمت چمدانم

با تو حرف بزنم

#مهوش_شفیعی

Viens danser avec moi ô chant de la liberté

Car dans la cohue de mes pensées

Des jours tourmentés

Sont apparus,

Le monde jaillît de ma bouche

des êtres aux formes confuses

Comme nous les humains

À quel point peut-on être semblable !?

Et si nous ôtons le chapeau

Les poussières tomberont dans l’indifférence

Dans le vacarme du métro , on se souvient des uns des autres

Que nous sommes des êtres épris d’autres contrées ,

Battons nous ensemble !

Posons nos mains sur les blessures

Échangeons nos âmes

Nous ! Puisque nous ne différons pas

Qui sait comment nous mourrons !

Ensemble

Danse avec moi ô chant de la liberté

Car dans la cohue de mes pensées

Des jours tourmentés

Sont apparus

Ma peine,

Plus intense

Brille sur moi

Ton absence est un étendard blanc

Au dessus de moi

Tu gravis,

Et moi suspendu(e),

Je tombe!

Poète:Mahvash Shafiei

Traduire :Farshid SHAHSAVAR

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
hommes de pays loin
cobayes des colonies
doux petits musiciens
soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
embauchés débauchés
manoeuvres désoeuvrés
Polaks du Marais du Temple des Rosiers

Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
pêcheurs des Baléares ou du cap Finistère
rescapés de Franco
et déportés de France et de Navarre
pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
la liberté des autres

Esclaves noirs de Fréjus
tiraillés et parqués
au bord d’une petite mer
où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
qui évoquez chaque soir
dans les locaux disciplinaires
avec une vieille boîte à cigares
et quelques bouts de fil de fer
tous les échos de vos villages
tous les oiseaux de vos forêts
et ne venez dans la capitale
que pour fêter au pas cadencé
la prise de la Bastille le quatorze juillet

Enfants du Sénégal
dépatriés expatriés et naturalisés

Enfants indochinois
jongleurs aux innocents couteaux
qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
de jolis dragons d’or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
qui dormez aujourd’hui de retour au pays
le visage dans la terre
et des bombes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
la monnaie de vos papiers dorés
on vous a retourné
vos petits couteaux dans le dos

Étranges étrangers

Vous êtes de la ville
vous êtes de sa vie
même si mal en vivez, même si vous en mourez .

Jacques Prévert. 1951.  «Etranges étrangers» – 

lls avaient des projets,

Ils avaient de l’espoir,

une mémoire, des amis,

ils avaient de l’esprit.

Ils avaient un passé,

ils avaient des souvenirs,

un avenir, de la vie

Et ils aimaient la vie. Et aujourd’hui…

E. Ducourant